Le virage du partage de données au Canada

Le secteur financier canadien se prépare à une profonde transformation avec l’arrivée de la banque axée sur le consommateur, plus souvent appelée « banque ouverte ». Cette approche passe maintenant de la rédaction de politiques à la mise en œuvre technique. D’ici 2025, un cadre national unique devrait encadrer la manière dont les consommateurs partagent leurs données financières en toute sécurité avec les fournisseurs de services de leur choix. Pour les entreprises, ce modèle remplacera une mosaïque de règles de gestion des données par une norme précisant le consentement, la responsabilité et les pratiques de sécurité. Pour les consommateurs, il promet plus de transparence et un terrain fertile pour l’innovation en finance numérique.

Les nouvelles règles placent la conception technologique au cœur de la conformité. Les fondatrices et fondateurs de jeunes entreprises, tout comme les équipes logicielles, devront démontrer non seulement la sécurité des connexions API, mais aussi la traçabilité de la gouvernance des données : qui y accède, pendant combien de temps et à quelles fins. Les fournisseurs qui traitent l’information au nom d’autrui seront soumis à des obligations de surveillance accrues. Déjà, des chercheuses et chercheurs au Canada étudient ces dimensions humaines et techniques, qu’il s’agisse de la convivialité des interfaces de consentement ou des structures juridiques entourant l’échange de données.

Le changement dépasse cependant le secteur bancaire. Des cadres harmonisés de gestion des données pourraient influencer la manière dont les Canadiennes et Canadiens administrent leurs renseignements dans la santé, la mobilité ou les services publics. Former la prochaine génération d’ingénieures et ingénieurs spécialisés en protection de la vie privée et en politiques numériques devient ainsi une priorité en matière d’innovation. La Fondation canadienne pour l’innovation et la recherche (CFIR) soutient cet écosystème en finançant des travaux appliqués et des projets pilotes qui testent des modèles d’interopérabilité dans des contextes réels.

À l’approche de 2025, la collaboration entre l’industrie et le milieu universitaire sera déterminante pour savoir si l’économie canadienne des données peut devenir un avantage concurrentiel fondé sur la confiance. Les bases de cette évolution se posent autant dans le code et les documents de conformité que dans la confiance collective que peut inspirer une gouvernance des données solide et transparente.

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